Par Patrick Thibeault
Photo : Bryan Moreau 

Le premier verre, trop sucré comme je l’aime, est mesuré avec exactitude : 30 ml de Courailleuse de la Distillerie Fils du Roy, ¾ de cuillerée à thé de sucre blanc... Et je remplis mon verre jusqu’au bord, avec de l’eau froide filtrée (plus ou moins 5 parts pour chaque part d’absinthe). D’abord, une brume blanche puis légèrement verte transforme l’eau. Je brasse pour dissoudre le sucre, réalisant très bien que ceci n’est pas la « bonne » manière de préparer un verre d’absinthe, et je m’assois pour écrire. Comme Van Gogh, Hemingway, Rimbaud, Baudelaire, Wilde et tant d’autres de la Belle Époque, je fais appel à la fée verte, cette apparition hallucinogènes qui inspire la créativité et qui rend fou. Je vais certainement devoir éditer demain, mais, pour l’instant, les mots coulent comme la Seine dans les rues de Paris.

Depuis quelque temps, je suis attiré par les alcools amers. L’amertume est une chose trop souvent ignorée dans nos cuisines et dans nos cocktails. Mise à part la révolution de cocktails qui s’empare de plus en plus des âmes de barmans, on nous sert habituellement des concoctions trop sucrées avec des sirops et des saveurs industrielles. Mais un cocktail, c’est comme n’importe quelle autre préparation culinaire. Il doit être parfaitement balancé. Heureusement que la Courailleuse est déjà parfaitement balancée. Ça rend la chose facile pour des amateurs et des faux poètes comme moi.

La Courailleuse est une interprétation des absinthes originales. L’amertume provient de la petite et de la grande absinthe, goût qui est ensuite arrondi par une sélection d’autres herbes comme l’anis et le fenouil. La distillerie cultive elle-même toutes les herbes qu’elle utilise. Le résultat est un spiritueux de couleur verte naturelle, pigmentation nécessitant un alcool par volume de 70% ou plus pour rester stable.

Que je la déguste comme un bourgeois avec les outils traditionnels comme la fontaine et la cuillère, ou simplement dans un verre égratigné brassée à la bonne franquette tout au long d’une session d’écriture, le goût frais de la Courailleuse sait éveiller en moi une créativité presque sans bornes. Peut-être que je n’ai pas les talents pour naviguer au-delà de ces bornes comme ils l’avaient à la Belle Époque mais comme dans toutes activités artistiques, l’important est de se lancer tête première. Surtout quand la tête commence à spinner !




Absinthe Courailleuse (la “bonne” manière de la préparer):
30 ml (1 oz) d’absinthe Courailleuse
1 cube de sucre blanc (environ ¾ c. à thé)
150 ml (5 oz) d’eau très froide filtrée dans une fontaine à absinthe

Versez l’absinthe dans un verre Pontarlier réfrigéré.
Placez une cuillère à absinthe par dessus le verre et, sur celle-ci, placez le cube de sucre.
De la fontaine à absinthe, faites tomber l’eau au goutte-à-goutte sur le cube de sucre.

Dégustez en créant quelque chose...des bébés peut-être ?

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