Par Patrick Thibeault
Photo : Bryan Moreau

De nos jours, il semblerait que seul les récipiendaires de prix internationaux méritent notre attention. Nous remettons le sort de nos papilles à des juges, experts en la matière, afin qu’ils sélectionnent la crème de la crème. Comme la musique, le cinéma, la télé et les sports, l’univers de la bouffe et des alcools n’est pas dépourvu de ces compétitions et de ces médailles. Mais pour la vodka, la compétition est un peu illogique. J’explique.

Une vodka se doit d’être neutre. Aucune saveur. Aucune odeur. S’il y a une saveur ou une odeur, c’est un défaut. Alors comment faire la distinction entre toutes? Au goût et à l’odeur seulement? Pour nous, le commun des mortels, le marketing et les belles bouteilles ont raison de notre goût. Mais des juges, en théorie, devraient avoir des palais hyper raffinés afin d’arriver à trancher dans une brume de neutralité, une absence de saveur et d’odeur. Tout un défi!

Voici le processus suivi par les juges. D’abord, ils boivent la vodka pure. Elle ne doit pas être brûlante. Comme on dirait en bon français, il faut que ce soit smooth. Suite à ce sirotage, les juges font habituellement un mélange constitué de 50% de vodka et de 50% d’eau. Le goût de fruits, de légumes ou de sous-produits de la levure ne doit pas être perceptible.
La bonne vodka, bien qu’elle soit tout à fait neutre, laisse une sensation de fraicheur en bouche. Comme après qu’on se soit brossé les dents avec du dentifrice à la menthe. Sans le goût. Ou l’odeur. Ou la mousse. Disons plutôt comme la sensation d’un verre d’eau de glacier?

Vous vous retrouvez donc devant des étagères remplies de vodkas. Les prix varient énormément. Certaines de ces bouteilles sont habillées avec originalité et raffinement, attirant notre oeil illico presto . Quelques-unes portent des emblèmes de médailles attestant des prix gagnés lors de concours de spiritueux. Bref, leur perfection a été noblement soulignée. Laquelle choisissez-vous? La médaille certifie le fait que la vodka en question est pure. Mais si vous ne la buvez pas seule, que vous utilisez habituellement la vodka dans des cocktails, est-ce nécessaire de payer la grosse piastre? La beauté, c’est que vous avez l’opportunité de faire du testing pour être juge de votre vodka à vous!

Personnellement, comme je suis à la recherche de neutralité, je fais mon choix selon un critère jusqu’alors non mentionné: l’approvisionnement local. Ici, dans l’Est du Canada, nous parlons, entre autres, de la Grande Bagosse de la Distillerie Fils du Roy. Elle n’est pas seulement une excellente vodka; son nom fait appel à la « bagosse » d’antan, un alcool de mauvaise qualité et de contrebande. Mais la Grande Bagosse, elle, est d’une excellente qualité, un alcool qui témoigne des talents du distillateur. Et un distillateur excellemment qualifié, c’est très important. On ne voudrait pas devenir aveugle!


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